L’école au Gabon: la crise du sens

Publié le par Olkinc

 

 Est-ce à dire que l’école va bien dans notre pays; que le malaise de l'éducation nationale (grève du SENA de novembre 2002; fraudes à l'échelle nationale au BEPC 2003; taux de réussite scolaire sans cesse décroissant…) est derrière nous? Rien n'est moins sûr. Le malaise, le mal-être est profond. Constat d'une Politique de l'éducation inefficace; des enseignants de plus en plus contestés; des parents très souvent démissionnaires; des élèves qui ne croient pas aux vertus de l'effort. La crise de l'école gabonaise est là!

 

Croire que cette crise est d'abord due à la médiocrité des enseignants et à la précarité de leurs conditions de travail, c'est passer à côté de l'essentiel. C'est se donner bonne conscience. C'est croire qu'en formant mieux les Maitres et les professeurs, en construisant davantage d'écoles, en mutant des chefs d'établissements et de services du Ministère de l'éducation nationale, on résoudra tous les problèmes.

La crise est avant tout une crise du sens. Quel est le sens des études scolaires dans un pays où la valeur suprême est l'argent? Quel est le sens de "l'apprendre" quand on veut se persuader que payer suffit pour savoir? Quelle est la place de l’école dans la société, autrefois institution, aujourd'hui simple service public, quelle est la place des nouveaux Diplômés venant des familles pauvres et qui rentre sur le marche de l'emploi tous les ans? Nos écoles normales auront beau former les meilleurs Maîtres du monde, ces derniers arriveront peut-être à tenir les classes et à intéresser les élèves, à la satisfaction bruyante des parents, des chefs d'établissements et des politiques, ils n'arriveront pas à les former intellectuellement ( car se contenter d'intéresser un élève, ce n'est pas lui apprendre à penser) tant que ces quelques questions n'auront pas été posées et n'auront pas trouvé réponses.

C'est à cette crise du sens qu'il faut préalablement faire face. La crise de l’ école au Gabon ne se réduit pas à un problème de forme, comme certains, candidement, le penseraient. On pourra longuement ergoter sur la qualité des enseignants, en vain. Il s'agit bien plus d'un problème de fond que de forme de l'enseignement. Problème de fond qui nécessite de réfléchir à la place que l'on assigne à l’école dans notre société en mutation. On avait demandé a l’école d'éduquer; aujourd'hui sa mission se limiterait à déverser les jeunes dans le monde du travail.

 Signifier l’école, c'est enseigner véritablement le civisme dans tout le secondaire, y compris dans l'enseignement technique et professionnel. Dans le contexte actuel de crise de la société gabonaise et de son système éducatif, la question de l'éducation civique resurgit comme nécessité et comme espoir. Mais, déclarer qu'elle doit prendre toute la place qui lui est due à l'école, ne suffit pas. Il nous faut mesurer pleinement les problèmes et interrogations qui caractérisent et parcourent ce domaine éducatif particulièrement sensible, instable et difficile. Donner du sens à l’école, c'est traiter les enfants comme des élèves, c'est-à-dire comme des adultes en devenir qu'on élève à la condition d'Hommes par l'instruction.

Donner du sens à l’école, finalement, c'est considérer que cette institution fonde la société, au lieu d'en être le reflet, et qu'elle relève donc du politique dont la Nation attend qu' il organise un véritable débat sur l’école au Gabon. Ce débat pourrait prendre la forme d'une concertation globale et ambitieuse, avec les enseignants, avec les élèves, avec les parents, et avec la représentation nationale. Est-il normal que le Parlement ne soit jamais ou peu consulté sur l'éducation qui nous engage vis-à-vis des générations futures? 

Et la cle de tout 'a mon avis, sachant que le Gabon est l'un pays africains qui s' occuppent tres bien de ses etudiants. Une chance aux etudiants de familles pauvres d' avoir les même chance sur le marché de l'emploi que ceux qui viennent des familles riches, ou encore qui ont des bons "Pistons". Le gabon a besoin de toutes les têtes ses défit pour l' avenir.

 

Donner du sens, tout est là.

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